
Meeting International de Vauville 2012
Permettez-moi de vous conter une histoire, une jolie et rare histoire, une histoire qui n’arrive qu’une seule fois dans une vie, une histoire qui n’est jamais finie, une histoire dans une belle région telle que la Normandie… C’est l’histoire de l’aéromodélisme dans le Cotentin. Avant même la création du Hague Model Air Club, les pionniers de la discipline se sont révélés en 1925. C’est en voulant rendre hommage à 85 ans d’expérience dans notre domaine, que le Hague Model Air Club a souhaité cette année confectionner un meeting exceptionnel, un meeting historique. Bienvenue à bord !
Show aérien et émotions garanties
Dans le cadre radieux qu’offre la Manche, c’est comme chaque année la plateforme de vol-à-voile, le Camp Maneyrol à Vauville, qui a été sélectionnée pour accueillir la centaine de pilotes venus de toute la France, de Jersey et d’Angleterre, sans oublier la Belgique. L’aérodrome aux quatre pistes de décollage en herbe, situé sur un plateau au bord des falaises normandes a exposé les aéronefs à une légère brise de mer, idéale pour raccourcir les atterrissages. Sans oublier un plafond à haute altitude filtrant les rayons du soleil, la visibilité a permis de voir les îles anglo-normandes, c’est pour dire qu’elle a été excellente. Les conditions atmosphériques étaient parfaites, et en plus elles se sont maintenues toute la journée, que demander de plus ? Le décor est dressé, le premier acte va pouvoir commencer…
Nous sommes le jour J, il est 10 heures locales, tous les membres du club sont présents pour l’aménagement du terrain prévu pour accueillir 5 000 spectateurs comme chaque année, et c’est avec une organisation quasi-professionnelle que les préparatifs sont terminés peu avant midi, heure à laquelle les premiers spectateurs commencent à affluer. À 13h45, le briefing français/anglais commence, l’accent est d’emblée mis sur la sécurité des personnes et des appareils, les dernières vérifications sont faites telles que les fréquences radio et les inscriptions dans les créneaux de vol. Le ciel devra être partagé entre 120 pilotes avec 180 appareils dans 130 vols, le ton est donné.
Et… Action !
Il est 14h15, le coup d’envoi retentit, changement d’ambiance à la sono, le démarrage se fait en douceur avec le quart d’heure de présentation des avions d’apprentissage, présentation des avions mais aussi des figures de base comme le circuit rectangulaire. Ce sont donc une vingtaine de trainers qui ont littéralement fait un vol en groupe pour ne pas dire en patrouille sur un circuit rectangulaire avec une figure libre au passage devant le public, enjoy. Le but de cette séquence étant de montrer l’apprentissage, on trouve deux poussins de 6 ans aux commandes épaulés par leurs papa parmi les pilotes. Le créneau suivant est dédié aux avions de vitesse et d’acrobatie de moins d’un mètre cinquante. Impossible de les compter cette fois mais on reste dans la vingtaine de modèles en l’air, ce qui fait beaucoup, assez pour occuper l’espace aérien dans les moindres recoins. Les pilotes s’en sont donnés à cœur joie dans une voltige serrée en faisant miauler les deux-temps. Puis vient le tour des avions maquettes, d’une envergure moyenne d’un mètre quatre-vingt leur procurant une certaine prestance en vol, les motorisations quatre-temps ajoutent une touche supplémentaire de réalisme, les Mew Gull, Piper Pawnee, Stamp SV4 font forte impression dans un vol digne des grandeurs nature.
Passage à la vitesse supérieure…
Avec la séquence réservée aux avions de voltige de plus de deux mètres d’envergure, les classiques Extra 330S et 280, Pitts et Ultimate sans oublier les quatre Edge 540 aux trajectoires uniques ont quinze minutes pour mettre le feu dans une voltige débridée. Alors que les moteurs 100cc crachent des panaches de fumée, les pilotes voltigent avec rage et inspiration en nous dessinant dans le ciel des figures insoupçonnées et très démonstratives. Malheureusement en l’air le temps s’écoule trop vite et il faut déjà atterrir, c’est alors que l’on aperçoit, le temps que les appareils du créneau suivant ne décollent, l’intermèd de trois sorcières volant sur un balai, à propulsion électrique évidemment. Ainsi il n’y a eu aucun temps mort durant tout le meeting, pour le plus grand plaisir du public. La transition se fait naturellement, les machines suivantes au décollage sont les hélicoptères, de tous types. Les maquettes assurent les vols stationnaires et translations lentes en saluant le public, on peut voir entre autres un Bell UH-1 de l’US Navy, un Tigre de l’Armée de Terre, et un Bell 47 avec rampe d’épandage fonctionnelle. Les machines de voltige évoluent quant à elles juste au dessus en alternant figures classiques et évolutions en 3D avec une grande habileté, à couper le souffle. Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin, l’exploration de notre discipline continue avec la présentation des modèles à propultion électrique, mêlant la technologie et l’écologie à l’aérien. Ainsi une meute de 8 Habu, le jet électrique à la mode, ont décollé pour faire souffler un vent de panique dans le ciel, la vitesse est telle que le style de vol est du genre sauve-qui-peut, mais les pilotes ont redoublé d’adresse pour garder le contrôle. Les park-flyers sont aussi de la partie et nous montrent que l’on peut aussi voler sans pétrole… Après les jets électriques, on enchaine avec les avions à réaction, un des temps fort du meeting. Alignés sur la piste de décollage, un F-16 Falcon et un Boomerang, les réacteurs démarrent et une odeur de kérosène brûlé se répand, les deux appareils mettent les gaz, avalent la piste en une seconde, font leur rotation au bord de la falaise, enfin le vacarme assourdissant des réacteurs retentit durant la montée. Pas le temps de s’endormir, les fumigènes sont enclenchés et le spectacle commence. Des trajectoires très épurées, des figures immenses, bref, dix minutes de vol intenses où l’on ressent presque les G qu’endurent les deux machines.
Pause planeur…
Après tant d’émotions, si vous avez comme l’auteur le cœur qui bat à deux cents à la minute, rien de tel que quinze minutes de récupération, en planeur bien sûr. C’est la séquence où quelques fibres de six kilos sont remorqués, et où les motoplaneurs comme les Blizzard sont lancés, pour redescendre tout doucement sur Terre à la manière d’une plume. Tandis que quelques un cherchent l’ascendance thermique, d’autre partent au loin explorer la pente, tout en silence. Les ascendances n’étant pas vraiment au rendez-vous, les plus lourds se posent déjà après avoir usé de toute leur finesse pour retarder le contact avec le plancher des vaches.
Mais le calme n’est pas fait pour durer, et ça repart très fort avec un vol en patrouille exécuté de main de maître par Christophe et Benoit Paysant-Le Roux sur Extra 330S de trois mètres d’envergure. Imaginez maintenant les deux avions volant à une distance de l’un de l’autre constante de cinq mètres, comme s’ils étaient reliés par un fil invisible. Imaginez également que ces deux avions accomplissent un programme de voltige à la perfection. Enfin imaginez cette voltige calquée sur le rythme d’une musique enjouée, le résultat est juste magnifique. Et bien Christophe et Benoit ont le mérite de le faire, chapeau Messieurs. Ce n’est là qu’un bref aperçu du Programme A, le Programme B aura lieu plus tard dans l’après-midi.
Pour toi Public…
Il est bientôt 16 heures, et l’on reste dans le registre haute voltige avec la présentation d’un vol de compétition F3A par le Champion du monde de la discipline, commenté en direct par le Vice-Champion du monde. Pendant ce vol, les spectateurs peuvent incarner le jury, à l’aide de l’aresti et de la feuille de notation fournis dans les programmes meeting distribués gratuitement. L’occasion de rappeler que notre loisir est aussi un sport de compétition, et qu’évaluer un vol n’est pas chose facile…
Édition spéciale anniversaire
Nous y sommes, le moment tant attendu est arrivé, mais qu’a bien pu préparer le club pour célébrer comme il se doit 85 ans d’aéromodélisme dans le Cotentin ? Mais que se passe-t-il, nous voici transportés dans le passé, en 1925 plus exactement. Nous nous retrouvons sur un terrain vague, aux cotés de quelques pionniers accompagnés de leurs épouses. On aperçoit que quelques uns tentent tant bien que mal de démarrer le moteur d’un Majestic Major, pendant que d’autres treuillent à la main un planeur mythique, le Vauville… Les moteurs a échappement libre pétaradent, les avions prennent délicatement leur envol. Tous ces modèles sont entièrement en bois et toile, généreusement sous-motorisés et sensibles à la moindre rafale de vent. Le Vauville aussi prend son envol, la montée est épuisante pour l’homme au treuil car à l’époque il n’y avait aucun mécanisme de renvoi. Vendu d’origine en kit prêt à voler, ce planeur à l’allure toute simple a remporté le concours de Vauville la même année. C’est ainsi que l’aéromodélisme est né dans le Cotentin…
Retour dans le présent avec un nouveau vol du F-16 et du Boomerang, ce meeting fait un véritable choc des générations. Suivi par un vol en musique de Christophe Paysant-Le Roux sur Edge 540, toujours d’une précision extraordinaire, les mots manquent pour le décrire, il faut absolument le voir. La séquence qui suit est assez particulière, elle concerne tous les objets volant pas tout à fait identifiés. Si vous entendez dire que quatre cyclistes du Tour de France, des sorcières et même la navette spatiale Colombia ont volé dans le ciel vauvillais, c’est normal : c’est la séquence engins spéciaux. Soudain un inconnu débarque sur la piste, il enlève sa veste en courant dévoilant son torse bleu et une cape rouge, il court, puis s’envole… c’est la mise en scène hollywoodienne de Superman qui a affronté en vol Superméchant. Mais quelques minutes plut tard, un jardinier avec un chapeau de paille pousse une tondeuse à gazon, tondeuse qui accélère, puis qui s’envole à son tour. C’est à peine croyable, mais c’est du beau spectacle.
Que les jeux commencent…
Rien de tel qu’un des plus classiques jeux aériens, la chasse à la banderole, pour détendre l’atmosphère. Un seul remorqueur de banderoles, trente chasseurs prêts à tout pour décrocher le trophée, l’habileté des pilotes est mise à rude épreuve. Épreuve réussie car aucune collision n’a été à déplorer, malgré la nuée vraiment impressionnante autour du remorqueur. Les banderoles sont bien raccourcies et il est déjà temps de passer au jeu suivant, le largage de bonbons pour les enfants. Le largage est effectué en début de piste là où attendent sagement les enfants qu’il a fallu regrouper. Plusieurs largages sont faits jusqu’à épuisement des stocks de carambars, les ravitaillements se font à la chaine, bref, les gourmands vont bien se régaler. Une fois la zone de vol dégagée, une nouvelle session hélicoptères a lieu. Cependant on enchaine déjà avec le troisième et dernier vol sensationnel des réacteurs. Ensuite, second vol en patrouille de Christophe et Benoit Paysant-Le Roux qui nous ont interprété le Programme B, car dans ce meeting, chaque vol est unique et devant cette diversité de vol, nous approchons de la fin de la démonstration. C’est après le second vol des avions de voltige grand modèle, que commence le clou du spectacle, la grande reconstitution de la Bataille de Normandie.
Les Warbird attaquent…
Les sirènes se mettent à hurler, les Spitfire et Me-109 sont les premiers à décoller et prennent le contrôle de l’espace aérien. Des Dacota, B-25 et B-24 décollent juste après, les escortes s’organisent, les Britanniques assemblent le Big Wing pendant que les Me-109 forment leurs patrouilles par deux. C’est alors que les bombardements commencent, les chars allemands en carton sont pris pour cible, les maisons elles aussi en carton n’échappent pas non plus aux tonnes de bombes larguées. Immédiatement les Messerschmitt interceptent les bombardiers lourdement escortés pour répliquer, et les chasseurs entrent alors en combat aérien. Les mitrailleuses crachouillent du plomb, les moteurs font vibrer le ciel, et les pilotes redoublent de talent pour conserver leur « 6 heures » dégagé.
See ya !
Le spectacle pyrotechnique se termine, clôturant en beauté cette édition 2012. Que dire de plus, à part que ça fini trop tôt, que ça a été un moment magique, que le public en redemande, puis conclut par une ovation. Le Hague Model Air Club a une fois encore remporté haut la main son défi annuel, celui de nous faire rêver. Vous pouvez retrouver toutes les infos sur le club à l’adresse http://www.haguemac.com et à bientôt pour de nouvelles aventures.
vraiment bravo.je fais parti moi meme d’un petit club dans l’ariege et cette annee nous voulons organiser une rencontre inter clubs le29 septembre.je voulais savoir si christophe paysant le roux aurai la gentillesse de vouloir etre notre parrain d’honneur se jour la .je m’occupe du club depuis cette annee car avant rien n’etait possible.10 jeunes rentrent cette annee et pour moi christophe est mon mentor. je vous remerci par avance de me lire et de demander a christophe de me contacter.merci beaucoup, je vous laisse mon numero 06 87 75 37 88 je sais qu’il est tres occupe mais s’il vous plait pensez a mon petit club merci beaucoup . manu